Infolettres – Tarifs Douaniers
Que pensez de la situation des tarifs douaniers en rapport à nos stratégies d’investissement?
L’imposition de la politique américaine sur les tarifs douaniers domine l’actualité canadienne et mondiale depuis quelques semaines. Il ne suffit que d’ouvrir une tablette, lire la presse électronique ou écouter la radio, et voilà, vous êtes au courant de 75% de la situation. Elle est perturbante sur le plan humain, de la société, des principes et bien entendu, sur le plan financier. J’essaierai en quelques lignes de vous expliquer comment les gestionnaires de portefeuille voient cette situation.
Mon but ici n’est pas d’expliquer les raisons de ces tarifs et de leurs implications sur la société, mais plutôt de soulever certains points d’analyse qui nous permettent de croire que ce ne sera pas si extrême que l’on pense sur notre portefeuille.
Depuis quelques semaines, je vois beaucoup de ressemblance avec la situation du COVID de mars 2020. À l’époque, il y a eu en effet de panique sur la société, ce qui avait engendré des mouvements négatifs sur les portefeuilles, bien évidemment. Contrairement à 2020, nous sommes mieux outillés je crois pour réagir et réaliser que nous ne sommes pas seuls dans cette aventure. Que les gens doivent se serrer les coudes, oui ça va de soi. Les guerres tarifaires passées n’ont absolument rien engendrées de positifs, plutôt du négativisme. Je ne veux pas répertorier le passé mais oui, il y en a eu plusieurs dans le dernier siècle et ce phénomène a souvent engendré l’effet contraire. De devoir se tenir debout et trouver d’autres alternatives au commerce.
Concrètement, voici ce que pense les gestionnaires.
Vous savez, quand un produit est trop dispendieux et que vous le désirez vraiment, lorsque le prix de celui-ci chutera ou sera à rabais, notre réaction sera alors probablement de se le procurer. C’est exactement ce que les gestionnaires de portefeuille pensent en ce moment. Ils voient des titres qui se transigeaient à des prix élevés dans le passé mais que là, tout d’un coup, suite à cette guerre tarifaire, les mêmes titres deviennent une aubaine. La réaction sera alors d’acheter. Il y aura des opportunités sur les marchés, de là le parallèle avec la situation du covid en mars 2020. N’oubliez pas que le marché s’est effondré de 35% en 14 jours en mars 2020, pour finir l’année en perte de seulement 4% sur le tsx à Toronto. Bref, la situation actuelle donne aux gestionnaires des opportunités additionnelles qui sera bénéfique pour les portefeuilles dans un délais de 18-24 mois.
Voici d’autres points d’analyses :
- Les exportations canadiennes seront mises à l’épreuve. D’autres marchés devront alors être explorés pour diminuer notre dépendance au marché américain et ainsi faire profiter nos entreprises d’ici. La diversification sera alors primordiale pour leur bien être financier.
- Acheter Canadien. Depuis le début du mois de février 2025, nous sommes en mesure de constater que les produits canadiens sont présentés de façon différentes. Que leur place n’est plus reléguée derrière ceux provenant des États-Unis. Une prise de conscience totale et permanente risque de donner un bienfait réel à notre économie, non seulement à court terme mais aussi à long terme.
- Création de richesse en développant de nouveaux partenariats mondiaux. Par exemple, les producteurs de richesses naturelles devront se tourner vers l’Europe et l’Asie afin de réduire notre dépendance au marché américain.
La réaction des gestionnaires se verra comme suit :
- Diversification optimale des différents secteurs en considérant les marchés qui se positionneront mieux dans le nouvel environnement. Viser les économies qui réagiront moins négativement. Diversification sectorielle mondiale sera alors à privilégier.
- Équilibre des portefeuilles en ayant un style offensif et défensif. Ne pas essayer de coup de circuit mais des coups sûrs, voilà!
- Ajustement selon les politiques dictées par les différents gouvernements.
- Ne pas être émotif dans nos choix d’investissements.
En conclusion, je ne vous dis pas que ce sera facile comme situation. Par contre, et le passé nous l’a si bien exprimé, nous sommes en mesure d’y faire face. Nous devons obligatoirement se remettre à nos objectifs financiers et les respecter. Ne pas céder à la panique, comme société mais aussi comme investisseur. Là, ou il y a des mouvements, il y a des opportunités.
Mathieu Desbiens, pl.fin., Bcomm
MAT services financiers inc.
***Ce texte a été écrit en dépit du fait que l’administration américaine est revenu plusieurs fois sur sa décision d’ imposer des tarifs. Je tenais tout de même à mettre en perspective que lorsque ces tarifs surviendront (si tel est le cas), nous aurons des alternatives***
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