Pourquoi rester investi?

Durant ma carrière de près de 25 ans en finance, j’ai souvent eu cette réflexion sur les marchés boursiers: « pourquoi rester investi quand il y a des turbulences dans les marchés? ». Car maintenant, on le sait tous, il y en a des turbulences. L’ambivalence des décisions de notre voisin du sud ont en effet une influence réelle sur les marchés boursiers. Mon but n’est pas d’expliquer les tenants et aboutissants de ces politiques mais plutôt comment le portefeuille navigue dans ce contexte.

On pourrait dire que la nature humaine a tendance à oublier rapidement les éléments du passé. Quand nous avons quelques années de fort rendement comme nous l’avons eu dernièrement, on oublie que ça n’a pas été toujours de tout repos. Bien au contraire.  Il y a eu plusieurs baisses et on se dit pourquoi ne pas sortir du marché?  Quand on se pose la question, il est souvent déjà trop tard. Et si on a sorti trop tôt, on risque d’avoir manqué plusieurs bons rendements. Également, l’autre effet négatif est de ne plus savoir quand retourner dans les marchés. Ceci entre en ligne de compte le côté émotionnel de la finance. Je dirais que cet aspect est le pire ennemi de l’investisseur. Les marchés ne vont jamais en ligne droite mais plutôt en dents de scie avec une tendance haussière à moyen et long terme. Lorsqu’on fixe les creux et les sommets des dents de scie, on peut facilement perdre de vue la tendance lourde haussière. Il est là le danger! Ce piège nous amène bien souvent à prendre des mauvaises décisions aux mauvais moments. Une de mes grandes responsabilités, que je prends très au sérieux, est d’accompagner et conseiller mes clients pour éviter de tomber dans ce piège.

La mécanique des fonds de placements est simple: acheter bas et vendre haut. Mais quand? Les gestionnaires des différentes firmes avec lequel nous faisons affaire, sont unanimes. Il faut aller plus loin que le simple rendement mais plutôt pourquoi ai-je investi dans ce titre?  Pourquoi je le conserve dans le portefeuille? On ne devrait jamais liquider un titre sur une situation externe mais plutôt sur son analyse intrinsèque qui remet en perspective la raison de l’achat de ce titre. En agissant de cette manière, on sort l’émotion de l’équation et revenons à la base des raisons qui nous ont poussé à choisir ce fond. Degré de risque, volatilité, horizon de placement, sont des critères qui nous ont permis de choisir ou non un titre mais aussi de voir si il nous convient encore.

Je vous joins un tableau montrant les rendements sur une période de temps si nous avions manqué (ou quitté) le marché. Le résultat est percutant: TABLEAU

 

 

 

L’exemple de 2008 où on pensait que le système financier mondial allait se désintégrer. La faillite d’une des plus grosses banques américaines a failli briser le système financier. La bourse américaine baissait de près de 50% à cette époque. Où en sommes-nous en 2025? Le système financier est devenu plus fort et plus résilient. Et oui la bourse a près de doubler de valeurs en 15 ans. Pour expliquer mon point sur la conservation des titres, si nous avions sorti des marchés , aucune reprise n’aurait été attribué.

Les marchés boursiers n’aiment pas l’incertitude. C’est pour ça que les gestionnaires font des mouvements à l’intérieur des fonds pour faire fructifier nos investissements. On achète à la baisse maintenant et si la situation se poursuit, ce sera encore plus intéressant pour eux, pour vos portefeuilles finalement.

Le mot de la fin sera, laissons agir et réagir les professionnels de la finance.  Nous ne verrons peut être pas de résultats à court terme mais certainement sur un délais de 12-18 mois.

Restons investi et gardons le cap!

Chiffres basés sur les données du 28 mars 2025 

S&P/TSX                                2,37%

S&P 500 ($CA)                      -3,43%

Nasdaq ($CA)                         -8,16%

$ USA./ $CAD.                      0,55%