Actualité économique – Janvier 2025
2024 : Année qui restera gravée dans nos souvenirs
Nous pouvons certainement déclarer que l’année 2024 a été très intéressante au niveau économique. Cette année très productive est reflétée dans nos portefeuilles sans l’ombre d’un doute avec d’excellents rendements et cela sur plusieurs places boursières à travers la planète. Avant de discuter des perspectives économiques de l’année qui se pointe le nez, voyons ensemble les rendements des différents indices boursiers auxquels nous faisons référence.
Rendement annuel:
Obligations (indice FTSE Canada Universe Bond Index) : 4,23%
Obligations court terme (indice FTSE Canada Short Term Bond Index) : 5,70%
S&P/TSX : 17,99%
S&P500 : 23,31% (en dollars US)
NASDAQ : 28,64% (en dollars US)
Marchés émergents (indice MSCI Emerging) : 10,54% (en devise local)
Pétrole (en dollars US) : « Brent crude futures » prix de clôture le 31 déc 2024 : 74,64$ (vs 77,04$ le dernier jour ouvrable de 2023) soit -3,12% par rapport à 2023. WTI a clôturé essentiellement flat pour l’année 2024 (article de Reuters).
Or (en dollars US) : 25,5% (article de World Gold Council)
Effectivement, lorsqu’on voit ces rendements bruts, nous ne pouvons qu’être encouragés par la tenue des économies mondiales. Disons que les investisseurs patients, qui ont conservé leurs titres et positions dans leurs portefeuilles, ont pu reprendre non seulement leurs pertes antérieures (2022 et avant), mais augmenter la valeur de leurs placements considérablement. Bravo pour votre patience! Elle a payé!
En 2024, les marchés boursiers du Canada, des États-Unis et de l’Europe ont affiché des performances positives, reflétant une reprise économique mondiale et une confiance accrue des investisseurs :
- Confiance accrue des investisseurs: Les rendements positifs ont renforcé la confiance des investisseurs, stimulant les investissements et favorisant la croissance économique.
- Augmentation de la richesse des ménages: La hausse des marchés a amélioré la valeur des portefeuilles d’investissement, augmentant la richesse des ménages et soutenant la consommation.
- Stabilité économique: Des marchés boursiers robustes ont contribué à la stabilité économique, encourageant les entreprises à investir et à embaucher, ce qui a soutenu la croissance du PIB.
Cependant, il est essentiel de noter que les marchés financiers sont influencés par divers facteurs, et que des performances passées positives ne garantissent pas des résultats futurs similaires.
Enjeux
Au courant des dernières années, il y a eu plusieurs enjeux sur le plan économique qui ont affecté l’ensemble de nos vies. J’aimerais faire le point sur certains d’entre eux puisqu’ils sont toujours d’actualité et continueront d’être un facteur pour notre économie dans son ensemble en 2025. Faisons le tour ensemble.
- Inflation
En novembre 2024, le taux d’inflation annuel au Canada a diminué à 1,9 %. Cette baisse reflète l’efficacité des mesures de la Banque du Canada qui vise une cible d’inflation de 2% dans une fourchette de 1 à 3%. Souvenez-vous qu’il n’y a pas moins de 2 ans, l’inflation se chiffrait aux alentours de 5% au Canada et 6% aux USA. Après 4 coupures de taux en 2024, nous en sommes venus à régulariser l’inflation.
Bien que l’inflation au Canada soit actuellement sous contrôle et proche de la cible de la Banque du Canada, une vigilance continue est nécessaire pour assurer la stabilité économique et protéger le pouvoir d’achat des Canadiens. Un autre facteur entrera en ligne de compte …. L’administration Trump.
- Élection américaine-administration Trump versus Canada
Les propos du président Trump concernant l’économie peuvent paraître impressionnants. Mais il faut mettre les choses en perspective selon où on se situe sur le globe.
Le Canada possède une longue et fructueuse histoire avec les États-Unis. Il est notre partenaire économique le plus important, certes. En revanche, on a tendance à oublier que plusieurs secteurs canadiens sont aussi importants pour nos voisins du Sud et primordiaux à leur économie. Nos richesses sont importantes pour eux et l’implantation de tarifs douaniers aura un effet inflationniste sur nos voisins puisque leurs biens coûteront plus cher. Les mêmes électeurs qui ont voté pour le président Trump, eux aussi verront leurs factures d’électricité ou le coût des voitures plus élevés (aluminium), pour ne citer que ceux-là. Le pétrole, l’électricité, le bois et nos richesses naturelles, pour la création de produits technologiques par exemple, sont des biens dont les Américains verront leurs prix grimpés.
Les experts prétendent que cela est plus un sujet de négociation entre le Canada et les États-Unis qu’une véritable politique économique. Nous pourrions voir des tarifs plus bas ou non existants dans le cadre de négociation pour une présence plus assidue aux frontières, par exemple. L’achat d’équipement militaire aux États-Unis pourrait être une sortie de crise négociée. Ce qui n’est pas tout à fait le cas avec la Zone Euro et la Chine puisque celles-ci sont concentrées dans l’industrie de biens de consommation et de l’automobile en général.
Ce qui est favorable à l’économie américaine l’est aussi pour l’économie canadienne. Donc, nous pouvons être optimistes en 2025 de ce côté.
- Démission du premier ministre Trudeau et changement de leadership
Au moment d’écrire ces lignes, une bombe est tombée sur le territoire politique canadien. Le changement de premier ministre au Canada pourrait influencer l’économie canadienne en fonction de la dynamique avec la nouvelle administration américaine. Également, le délai à élire un nouveau chef (mars 2025) mettra en attente les principaux travaux parlementaires et ainsi perturbera à court terme nos relations avec les Américains :
- Relations commerciales: Une approche différente du premier ministre pourrait améliorer ou compliquer les négociations sur des dossiers clés comme le commerce bilatéral, l’énergie et les tarifs. Une coopération harmonieuse favoriserait la stabilité pour les entreprises canadiennes, tandis que des tensions pourraient créer de l’incertitude.
- Énergie et environnement: Si le Canada adopte des politiques environnementales divergentes de celles des États-Unis, cela pourrait affecter les secteurs pétroliers, gaziers et miniers. Une administration canadienne alignée sur les priorités climatiques américaines pourrait renforcer la collaboration sur les énergies renouvelables.
- Investissements et chaînes d’approvisionnement: Les changements de politiques fiscale, réglementaire ou d’immigration au Canada pourraient influencer la compétitivité par rapport aux États-Unis, affectant les flux d’investissements et la localisation des entreprises.
- Géopolitique et alliances: Une nouvelle approche canadienne envers la Chine, l’OTAN ou d’autres partenaires internationaux pourrait réorienter les priorités économiques et diplomatiques avec les États-Unis.
En résumé, la relation entre le Canada et la nouvelle administration américaine dépendra des alignements politiques, ce qui influencera la croissance économique, les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux.
- Taux d’intérêt et marché immobilier
Habituellement, les baisses de taux sont initiées pour soutenir et stimuler l’économie ou contrôler l’inflation. Nous en avons déjà parlé amplement dans différents articles qui sont d’ailleurs sur mon site web (www.matservicesfinanciers.com)
Puisque ces 2 volets sont tout de même assez maitrisés, il ne reste plus beaucoup de marge de manœuvre en ce moment. Voici tout de même les prévisions au Canada, aux États-Unis et en Zone Euro :
- Canada : la Banque du Canada pourrait abaisser son taux directeur à une fourchette de 2,25% à 2,50%;
- États-Unis : La Fed pourrait réduire le taux vers une fourchette de 3,00% à 3,25%;
- Zone Euro : la Banque centrale européenne devrait poursuivre la baisse de ses taux directeurs aux alentours de 2,7%.
Toutefois, une inflation plus élevée peut éroder le pouvoir d’achat, augmenter les coûts des entreprises et créer de l’incertitude économique. Par exemple, l’augmentation des prix des loyers et des produits alimentaires a récemment exercé une pression sur les ménages canadiens, en particulier ceux à revenu modeste.
Il y a une corrélation directe entre le marché immobilier et les mouvements des taux d’intérêt. Ce secteur est très sensible à la hausse des taux d’intérêt. Nous l’avons vu au courant des dernières années, surtout lorsque le taux oscillait aux alentours de 5%. Plusieurs ménages ont dû liquider leurs actifs immobiliers pour fins de subsistance. Maintenant qu’il est plus bas, ce secteur devrait connaître un renouveau au courant des prochains mois. D’ailleurs, nous l’avons déjà ressenti en 2024. Sans prétendre à une hausse des prix des maisons, la nouvelle politique d’immigration canadienne a diminué la demande de ce secteur.
Où investir en 2025
Bien malin est celui qui pourra trouver le bon secteur, dans la bonne partie du globe, avec les bons gestionnaires. C’est pour cela que depuis mes tout premiers débuts comme planificateur financier, je prône la diversification du portefeuille et cela selon les points suivants :
- Diversification de titres : obligations, revenu fixe, actions, dividendes, or, pétrole;
- Diversification de secteurs : finance, technologie, richesses naturelles, consommations, etc.;
- Diversification géographique : Canada, États-Unis, Zone Euro, Asie.
En suivant cette diversification, nous espérons obtenir le meilleur rendement moyen et cela même quand un des secteurs ou titres ou encore une région est sous tension. On peut tout de même se prononcer et obtenir une surpondération des portefeuilles aux États-Unis et diminuer nos positions au Canada, en grande partie à cause de la force de l’économie de nos voisins du Sud, mais aussi parce que le dollar canadien est sous pression. Nous avons un effet de taux de change actuellement. Cette situation pourrait s’avérer positive de 2 façons en investissant à l’étranger :
- Gain sur la devise : lorsqu’on investit à l’étranger en dollar canadien et que celui-ci se déprécie, c’est un effet positif.
- Gain sur le placement: en plus du gain sur la devise, nous voyons un gain directement sur le placement étranger.
Donc, il y a un double effet positif dans ces circonstances.
Évidemment, le placement doit refléter votre tolérance au risque, votre horizon de placement, vos valeurs fondamentales (bitcoin versus placement traditionnel par exemple) ainsi que vos objectifs financiers, plus particulièrement.
Nous l’avons vu au cours des dernières années, même si les marchés descendent, ils remontent toujours. Il faut savoir être patient et ajuster son portefeuille en fonction des situations économiques. Ne pas céder à la panique est la clé. Les années 2023 et 2024 nous ont donné raison. Soyons patients et restons investis.
Mathieu Desbiens Bcomm, pl.fin,
MAT services Financiers inc.